samedi 26 mai 2012

Test Heavy Rain




Développé par l’équipe de Quantic Dream, Heavy Rain est le genre typique de jeu pouvant creuser un véritable fossé entre les avis partagés de différents joueurs. Il est aussi le genre de jeu pouvant être à l’origine d’une nouvelle air dans cette industrie en pleine évolution et c’est bien la le principale objectif de cette équipe de développement.

Etant déjà à l’origine de grosses productions assez particulière comme Nomad Soul (1999) ou encore Farenheit (2005), le studio Quantic Dream, avec à la tête de celui-ci David Cage (à prononcer à la française), travaillaient sur le titanesque projet Heavy Rain depuis 4 ans. 4 ans de développement, avec pour principal objectif, faire découvrir aux joueurs une nouvelle facette du jeu vidéo en faisant paraitre des émotions comme la peine, l’amour ou même l’angoisse. Un véritable défi donc pour ce grand homme qu’est David Cage, avec pour envie de sortir le monde du jeu vidéo du simple stade de « Loisir pour les enfants boutonneux, envieux de tuer des monstres après un journée d’école ».

L’histoire nous plonge dans la vie d’un père de famille, Ethan Mars. Architecte et père de deux enfants, cet homme vit le bonheur parfait accompagné de son épouse, mais voit au tout début du jeu, sa vie calme et paisible basculer lorsqu’il perd l’un de ses fils dans un centre commercial et que cet enfant se fait renverser par une voiture. Quelques années plus tard, alors que notre héros vit dans un appartement beaucoup moins luxueux qu’avant et se partage la garde de son deuxième enfant, Shaun, avec son épouse, celui-ci se fait enlever par le tueur aux origamis qui monopolise les chaines de télévision. Ayant pour particularité d’enlever des petits garçons et de les noyer dans de l’eau de pluie, ce mystérieux tueur va alors faire passer toutes sortes d’épreuves à Ethan, pour qu’il puisse revoir vivant son fils. Autant être clair, le scénario d’Heavy Rain est un pur chef d’œuvre digne des plus grand polars à l’ambiance noir et glauque, inspirer de grosses productions comme Saw ou encore Seven. On sera amené à diriger quatre personnages dans Heavy Rain, tous se mêlant de près ou de loin avec l’histoire du pauvre père.
On aura donc en plus d’Ethan Mars, Scott Shelby, Un détective privé contacté par les familles des victimes afin de retrouver le tueur aux origamis. Extrêmement charismatique, Scott est un homme très consciencieux, qui est très plaisant à jouer.
Dans le même registre, vous incarnerez aussi Norman Jayden, un agent du F.B.I envoyé sur place afin d’épauler les policiers qui ont beaucoup de mal à obtenir la moindre piste sur le tueur. Norman à pour particularité d’utiliser des lunettes ultra sophistiqués lui permettant en une fraction de seconde d’analyser et de relever des indices sur le terrain, comme des empreintes ou encore des traces d’ADN, faisant de lui un enquêteur redoutable pour le tueur.
Enfin, intervient le personnage de Madison Page, la seule fille du lot. On ne dévoilera pas de trop le profil de ce personnage très mystérieux afin d’éviter tout spoiler.



Le jeu commencera donc par vous mettre dans le passé, le présent de chaque personnage afin de vous faire vibrer lorsque vous serez confronté à l’avenir. On se retrouve donc devant un début de jeu se mettant doucement en place mais par cela, David Cage entend s’imprégner pleinement de chaque personnage afin de vivre son histoire, ressentir ce qu’il ressent et ainsi procurer de très fortes émotions lorsque vous devrez répondre à la problématique que nous pose le jeu au départ «  Jusqu‘ou seriez vous prêt à aller par amour ?» et sachez désormais que vous allez véritablement devoir répondre à cette question et vous risquez d’être surpris par les choix moraux que vous ferez.

En effet, car la force incontestable d’Heavy Rain, et de proposer une multitude de choix s’offrant à vous, certain modifiant totalement la suite des événements, jusqu’à la fin du jeu. Vous dirigez quatre personnages s’alternant d’une scène à l’autre ( environ 63 scènes sont disponible dans le jeu, tout dépendra du scénario que vous ferez ), mais il est important de préciser que même en échouant une scène importante et en tuant l’un de vos personnage, le Game over n’existe tout simplement pas, l’important et de faire le jeu une première fois en vous laissant guider et en examinant votre réaction dans certaines situations, et c’est bien sur cet aspect là qu’Heavy Rain tient le joueur en haleine, nous faisant vivre chaque personnages à son paroxysme le plus total.

Une particularité ayant fait polémique autour du jeu, est certainement son gameplay si particulier. Ayant véritablement crée un fossé entre les joueurs, le gameplay d’Heavy Rain se veut être en majeur partie de petites actions au stick droit de votre manette, représentant les manipulations faite par votre personnage. Votre personnage ouvre un placard ? Vous devrez alors réaliser un arc de cercle avec votre stick analogique, mettez vous un bandage autour du bras et alors ce sera des ronds qui vous seront demandes d’être effectués, car précisons là aussi, que certaines actions réalisés n’auront que peut d’impact sur le déroulement du jeu, voir pas du tout, mais vous immergeront encore plus dans le vécu de votre personnage à cet instant. Certains diront qu’il devient à la longue lourd de devoir à chaque fois ouvrir un placard, ouvrir une porte, s’asseoir sur une chaise etc., et ils n’auront pas forcement tort, mais Heavy Rain s’adresse à un tout nouveau public voulant faire évoluer le monde du jeu vidéo dans un certain stade de maturité, et pour cela il est nécessaire de devoir imprégner le joueurs à 100%, quitte à lui faire effectuer certaines actions assez moindre, mais finalement pas tellement.
Lorsque vous devrez forcer sur certaines choses ou encore tenir en équilibre, le sixaxis de votre manette Playstation 3 interviendra. Il est très agréable de voir à quel point l’équipe de Quantic Dream à réussi à exploiter aussi bien ce système de reconnaissance, jusque là sous exploité.
Vous aurez aussi lors de phases assez angoissantes, de très dynamique QTE ou le raté d’une touche ne vous fera pas systématiquement perdre mais défavorisera votre réussite.
Enfin, bien plus rare, des phases de déplacements vous seront mise à disposition lorsque vous serez chargé d’enquêter ou d’interroger de potentiels suspects. Bien que les déplacements demandent un long temps d’adaptation tant la rigidité du personnage pose problème, il est impressionnant de voir, d’admirer les sublimes animations s’offrant à nous, chaque déplacements de notre personnage se font avec une certaine inertie reflétant avec brio le travail que l’équipe de développement à faite grâce à la Motion Capture.

Car l’aspect graphique compose là aussi l’un des éléments essentiels pour raconter une histoire, et dans ce cas une histoire interactive. Au delà des plans de caméra digne de grand réalisateur, le jeu s’offre une identité graphique remarquable et très réaliste. Texture extrêmement fine et modélisation exemplaire, surtout concernant la Motion Capture des visages des personnages ressemblant comme deux gouttes d’eau à ceux des vrais acteurs, on remarque aussi que la lumière du jeu fait partie intégrante de l’ambiance du titre, lui donnant la pointe de charme scénaristique qui lui manque, la cerise sur le gâteau.



Pour conclure, Heavy Rain est un jeu qui nous fait entrer dans une nouvelle facette du jeu vidéo. Une belle preuve de ce que peut nous réserver l’avenir et un exemple pour les innovations futures. Possédant une rejouabilité extrêmement longue tant le nombre d’ébranchement différent est conséquent, et offrant aux joueurs un merveilleux scénario mettant en scène un père tellement naturel que l’on se retrouvera forcement dans son profil, tant la possibilité de choisir son devenir est profond et réaliste. Le genre de jeu dans lequel on ne ressort pas sans avoir tiré une certaine leçon, différente en fonction de l’expérience vécu lors du suivi de cette histoire interactive.

                                                                                          Gears Of Man.


Graphisme :  Heavy Rain mise beaucoup sur l’aspect graphique apporter par la motion capture pour nous immerger totalement dans le monde noir de ce thriller interactif, et force est de constater que ce défi est réussi haut la main. Décor fourmillant de détails, texture très soigné et expressions faciales ahurissantes, le jeu assure malgré la rare présence d’aliasing.    17/20



Jouabilité :  Utilisant un gameplay très particulier, Heavy Rain restera très mitigé sur ce point. Les actions à effectuer au stick ne vous poseront aucun souci, mais lorsqu’il s’agira de vous faire ressentir le malaise du personnage au travers de plusieurs touches sur lesquels vous devrez appuyer en même temps vous poseront à certain moment des difficultés, pour le plaisir de l’immersion s’en dégageant. En revanche, les phases de déplacements « classiques »  sont beaucoup moins jouables et feront rager les moins patients d’entre vous. Le tout est au final pleinement assumé de la part de l’équipe de développement.       15/20



Durée de vie :  La grosse soixantaine de scènes disponibles vous prendront environ 9 à 10 heures de jeu. Mais les innombrables embranchements faisant complètement déraper le scénario permettent de pouvoir refaire le jeu encore et encore sans jamais avoir la même fin. Quelques making-of et autres atworks sont aussi déblocables, pour le plaisir des plus dépendants.     16/20



Bande son :  La bande son d’Heavy Rain propose des bruitages extrêmement pointilleux de réalisme, de doublages français très immersifs et de musiques bouleversantes, jouant au final un rôle capital dans le jeu et son scénario. Seul bémol, les musiques du jeu, bien que magnifique apparaissent certaines fois à des moments mal choisi, perdant au final en impact lorsque celle-ci sont vraiment attendues.     18/20



Scénario :  S’inspirant de grand film comme Saw ou encore Seven, Heavy Rain nous propose une histoire magnifique sans jamais tomber dans le cliché abusif. Le grand point fort de ce jeu, une véritable preuve scénaristique dans un jeu vidéo, avec un passé pour chaque personnage, une véritable identité et donc un véritable attachement.      19/20


Note Générale :  Heavy Rain fera rentrer certains joueurs dans une impasse en se demandant s’ils sont prêts à découvrir un jeu sans guerre, sans monstres, sans quête, une simple histoire dans un monde cohérent ou le moindre de vos choix changera inéluctablement la suite des évènements. Plus qu’un jeu, Heavy Rain est une expérience dans laquelle on ne ressort pas pareil qu’au moment où on y rentre.    18/20

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